Pratiquer la plongée sous-marine en toute sécurité


Rédigé le Mardi 7 Mai 2024 à 15:20 | Lu 34865 fois


Sécurité plongée sous-marine : Néophytes ou plongeurs confirmés, vous vous posez des questions légitimes sur la sécurité en plongée sous-marine et les risques d'accidents d'une activité jugée dangereuse ? Les chiffres et les éléments pour tout savoir et plonger en toute sécurité. Un article de fond répondant à 2 questions Qu’est-ce que la sécurité en plongée subaquatique ? Quelles sont les risques en plongée et quelles sont les règles de sécurité à respecter en plongée ? (accidents liés à l’immersion en plongée, l’essoufflement, les accidents du milieu, comment assurer sous l’eau ?, qu’est-ce qu’un bon profil de plongée ? pourquoi passer par un club de plongée sur place ? les accidents de plongée en Guadeloupe : étude accidentologie, conférence du docteur Wind, spécialiste caisson hyperbare).


1. Qu’est-ce que la sécurité en plongée subaquatique ?

Un plongeur bien équipé est un plongeur qui part en sécurité
S’il est bien un point important en plongée, c’est LA SECURITE ! En effet, à quoi bon partir sous l’eau si c’est pour prendre des risques inutiles. La plongée est, et doit rester une activité sûre. Il existe une multitude de consignes, toutes aussi importantes les unes que les autres afin d’assurer la sécurité sur site et sous l’eau et de limiter les risques de la plongée sous-marine. Bien évidemment, il n’est rien de mieux que l’expérience pour garantir une sortie « SAFE » et plus vous aurez de la bouteille, plus il vous sera facile de prévoir les risques.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit, PRÉVENIR les problèmes avant qu’ils arrivent. On reviendra bien sûr, dans l’item formation, sur l’obstination, qu’ont certains formateurs de privilégier l’action au lieu de la prévention, lors des formations.

Personnellement, notre avis là-dessus est ferme :
« on préfère un bon organisateur, qu’un bon sauveteur !  »

Celui qui aura à secourir ou assister devra déjà s’interroger sur la raison pour laquelle la situation a dégénérée. Avec un peu d’analyse, on se rend compte que l’erreur est souvent humaine et donc, il nous apparaît utile de revenir sur la prévention des dangers de la plongée.
Nous n’occulterons pas les risques inhérents à l’environnement et au caractère « pas de chance » dans cet article, mais nous mettrons avant tout l’accent sur l’humain, cet être extraordinaire qui peut voyager dans l’espace mais qui est aussi d’une fragilité importante face aux forces de la nature.

Lisez, apprenez, analysez, partagez, réfléchissez sur les consignes de sécurité en plongée et immergez-vous enfin dans les meilleures conditions possibles.

Voici donc nos conseils pour plonger en toute sécurité.

2. La plongée sous-marine, une expérience enrichissante !

Sécurité = Plaisir
On plonge avant tout parce que les fonds marins regorgent de beauté. La beauté des poissons multicolores, la beauté du relief, la beauté des rayons du soleil qui rentrent et dansent dans un bleu profond. On est dans un silence relatif, au calme. On n’a plus le poids de notre corps qui nous colle au sol, notre respiration devient lente et paisible et notre corps se détend tandis qu’on évolue en apesanteur au milieu d’anges royaux, de tortues, de mérous, de dauphins. Bref, on est en pleine communion avec la nature.

On plonge aussi parce que la plongée sous-marine est une activité sportive et qu’on essaye de se tenir en forme. Pour cela, on s’oriente vers des formations qui nous donnent le droit de descendre de plus en plus profond et d’expérimenter d’autres sensations.

Cet objectif idyllique cependant a un prix. Celui de notre sérieux et de la prise en compte que nous ne sommes pas dans notre milieu d’origine. Sous l’eau, beaucoup de choses changent : la pression, notre représentation corporelle, notre ventilation, notre circulation et nos sens sont souvent diminués. L’homme est fait pour vivre sur terre, c’est immuable.
Par contre, on peut, via notre scaphandre autonome, s’octroyer un bon plaisir d’une cinquantaine de minutes d’immersion. Mais pour s’assurer que ce plaisir ne nous soit pas fatal, il faut connaître quelques concepts importants : Voici ce qu'il faut retenir de la sécurité en plongée !

3. Quelles sont les risques en plongée et quelles sont les règles de sécurité à respecter en plongée ?


3.1- Les accidents liés à l’immersion en plongée

Si nous voulons faire une liste exhaustive des risques liés à la pression, voici comment il faut réfléchir sachant que le but n’est pas faire un cours théorique stricte (c’est votre moniteur, pendant votre formation qui va s’en charger), mais plutôt de simplement faire un petit listing et de rappeler les principales préventions.


3.1.1- A la descente et à la remontée, la pression va, soit diminuer les volumes gazeux, soit les augmenter. 
Il y a en effet dans le corps un certain nombre de poches gazeuses qui peuvent limiter notre immersion et créer des accidents barotraumatiques. Si les volumes d’air ne peuvent pas s’équilibrer, suite à un blocage, la dépression ou la surpression créée peut impacter l’organisme. Les volumes aériens du corps sont : Les volumes d’air derrière les tympans (DR)* Les volumes d’air dans les sinus (DR)* Le volume compris entre le masque et le visage (D)* Un volume d’air dans la dent si plombage ou carie (R)* Les volumes stomacaux ou intestinaux (R)* Le volume des poumons (R)* * (problème pouvant arriver à la descente "D" ou à la remontée "R")

Toute douleur ou sensation de gêne dans un de ces espaces doit OBLIGATOIREMENT vous obliger à limiter votre vitesse de descente ou de remontée, voire carrément STOPPER votre plongée. Ici une bonne gestion de son palmage et de son gilet de stabilisation apparaît ESSENTIELLE.

Cela impose aussi de plonger sans contraintes préalables (rhume, sinusite, asthme, bronchite…..).
Tenez-vous informé de la liste des contre-indications en plongée (site FFESSM). Voir un médecin de plongée et un dentiste une fois par an est aussi une bonne chose lorsqu’on plonge très souvent.


3.1.2- L’augmentation de pression oblige notre corps à retenir l’azote de l’air dans notre organisme.

Le corps est un organisme qui n’aime pas le déséquilibre (homéostasie). Tout changement doit être compensé par une autre action physiologique. Étant donné que la pression augmente à la descente, notre corps se pressurise en emmagasinant l’azote de l’air (saturation). A la remontée, le corps devra donc immanquablement éliminer le trop plein : les petites bulles d’azote qui vont apparaître à la remontée (désaturation). Cela nous oblige donc à faire des paliers de décompression et à remonter lentement (exemple de la bouteille de Coca ouverte trop vite).

Ici, il ne faut pas oublier que plus on plonge profond et longtemps et plus on emmagasine.

Ces précautions permettent de limiter les risques d’accident de décompression (une bulle d’azote qui se coince dans un endroit du corps). Limitez vos profondeurs et vos durées de plongée et restez le plus possible dans la courbe de sécurité Remontez toujours doucement, surtout les 10 derniers mètres car c’est ici que la pression varie le plus Ne faites pas d’efforts inutiles avant, mais surtout pendant et après la plongée car vous allez augmenter le taux d'azote dans votre organisme Ne faites pas d’apnée après la plongée. Il faut au contraire bien respirer. Ne prenez pas l’avion le jour même d’une plongée et évitez les montées en altitudes (passage de col) car vous augmenterez le taux de microbulles et leur taille dans votre corps. Plongez en forme et lisez l’aptitude médicale à la plongée Hydratez-vous avant et après la plongée pour favoriser l’élimination d’azote. (un sang visqueux n'aide pas) Pensez à augmenter la durée de vos paliers s’il y a eu quelques soucis pendant la plongée (une narcose, un essoufflement, le froid, une surconsommation d’air,…) Respectez scrupuleusement les paliers de décompression et la profondeur de ceux-ci. Faites toujours un palier de sécurité (3min à 5m) : beaucoup d’ordinateurs l’imposent. En cas de suspicions d’ADD en sortant de l’eau, votre moniteur doit déclencher l’alerte rapidement et vous mettre sous oxygène pur jusqu’à l’arrivée des secours qui prendront le relais.

Attention donc à vous renseigner sur les centres ou vous allez plonger.


3.1.3- Les gaz respiré sous pression peuvent devenir toxiques

Seules les plongées profondes peuvent amener à une toxicité gazeuse (hormis le monoxyde de carbone s’il y a eu défaut de gonflage). En effet, chaque gaz a ses spécificités. Dans l’air, nous avons de l’oxygène, de l’azote et du CO². Chacun de ces gaz peut, engendrer des symptômes de toxicité 

     a) La narcose (ivresse des profondeurs) pour l’azote 
     b) L’hyperoxie pour l’oxygène : ne concerne pas le plongeur loisir sauf s’il utilise un mélange gazeux (Nitrox)
     c) L’essoufflement pour le CO2 (que nous développerons un peu plus loin) 
     d) L’intoxication au CO en cas de mauvais gonflage (accident rare) 

Les précautions pour les accidents toxiques sont relativement simples, car limiter la profondeur suffit souvent et si vous évoluez dans les niveaux, votre moniteur saura vous adapter doucement aux plus grandes profondeurs. 

Cependant, il n’est pas rare de voir des plongeurs sous-estimer les risques inhérents à la profondeur. Seul un entraînement technique sérieux et une bonne forme physique peuvent vous prémunir de ces risques. Si vous voulez descendre plus loin, nous vous conseillons de suivre ces niveaux (PE40, PE60, Spécialité Profonde)

De même, n’oubliez pas que votre corps va vous lancer des indices d’alerte au fur et à mesure que vous descendez. Se connaître et être attentif à vos ressentis est souvent très utile.

3.2- L’essoufflement

C’est un problème plus fréquent en plongée et sérieux car l’essoufflement est souvent LA CAUSE d’autres problèmes plus graves. Pas besoin de parler ad vitam aeternam sur le sujet, tout le monde sait ce qu’est un essoufflement mais sous l’eau, c’est une autre paire de manches.

La pression sur votre thorax, la densité de l’air respiré, la qualité de votre détendeur et de vos palmes, le nombre de plombs que vous portez à la taille, le courant, le froid, les vagues, votre stab, votre rythme respiratoire… bref tellement de paramètres rentrent en compte ici qu’il devient difficiles de tout énumérer.

Encore une fois, seule une bonne formation, une bonne expérience et une bonne condition physique peuvent vous éviter de dépasser la zone rouge.

Apprenez aussi à connaître votre matériel et à le choisir de façon adéquate car nous nous rendons compte que les plongeurs sous-estiment souvent ce paramètre.

3.3 - Les accidents du milieu

Gestion du stress en plongée
Le milieu marin peut aussi vous réserver quelques contraintes complémentaires. Une mauvaise visibilité par exemple est souvent un paramètre stressant.

En fait, ici, tout est une question de stress.

Par expérience, on se rend compte que le plongeur loisir qui a reçu une formation limite, ne réalise pas à quel point le stress est le point de démarrage d’un cercle vicieux d’incidents qui peuvent dégénérer en accident.

Avoir reçu une formation où le plongeur apprend à mieux connaître ses limites est vital. Il faut d’ailleurs souvent cibler les exercices d’apprentissages en ce sens pour que le plongeur puisse s’adapter et prendre les bonnes décisions une fois en milieu naturel.

Il existe assez peu de centres qui enseignent ce concept : la gestion du stress en plongée.
Car c’est bien le milieu qui est stressant et notre représentation qu’on en fait : suis-je capable de ?

Lorsque vous allez évoluer dans un endroit nouveau : passez par un centre et choisissez-le bien. On sait que la carte de plongée la plus reconnue est la carte bleue, mais quand même …..

De même, la vie marine est jolie, mais il faut la respecter. Exemple si vous ne voulez pas avoir un oursin greffé à la place du genou : apprenez à vous stabiliser !

Tout est encore une histoire de formation !

4- Comment assurer sous l’eau ?

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4.1 - Une bonne connaissance de soi

4.1.1- Être prêt !

Partir plonger, ça se prépare. Globalement, il faut
     1) avoir dormi suffisamment,
     2) avoir bien mangé
     3) s’être hydraté
     4) ne pas plonger si on n’en a pas envie ou si on se sent stressé
     5) avoir ses techniques à jour : une plongée de réadaptation est souvent utile en début de saison

Sur notre forum de plongée : un médecin a fait un malaise à cause de fatigue et de manque d'hydratation , il partage son expérience (==>accident plongée guadeloupe)

4.1.2- Une bonne condition physique

On revient sur ce paramètre mais trop de plongeurs pensent encore que seule la technique les sauvera. Faux, car nous évoluons dans un milieu incertain et on est jamais à l’abri d’une intensification de courant et d’un souci qui nous obligerait à palmer fort ou à user de nos capacités de force et d’endurance.

Palmer, pratiquer l’apnée, et compléter sa forme par un quelconque sport limite l’essoufflement et le stress, qui sont nos 2 principaux ennemis.

De même, nous l’avons vu plus haut mais il est important de faire évaluer par un médecin spécialisé, et une fois par an, votre aptitude médicale à la plongée.


4.2- Une bonne maîtrise des techniques de plongée

On a déjà beaucoup insisté dessus, mais quelles sont les techniques essentielles utiles à la sécurité du plongeur ?

Les exercices d’aisance générale : lâcher et remettre son embout lentement. Vider son masque en toute circonstance Se stabiliser à toute profondeur Maîtriser sa respiration Maîtriser son déplacement
 
4.3- Des formations complémentaires

Continuer de se former n’est jamais une mauvaise idée si on veut augmenter sa sécurité. C’est même, dirons-nous, un des points essentiels. Pour cela, il existe un panel de formation très complémentaire à l’activité de plongée sous-marine comme Passer son permis bateau côtier et hauturier Passer un niveau de secourisme RIFAP, PSC1 ou EFR Passer des niveaux d’autonomie ou des spécialités qui compléteront votre savoir dans un domaine précis (matériel, oxygénothérapie, profonde, nuit, …) Aller vers des niveaux d’encadrement ou le monitorat N’oubliez pas que nous ne sommes pas dans notre milieu et qu’un entraînement régulier permet de mieux gérer l’environnement. La formation fait pleinement partie de cet entraînement.

Ici, nous voulons aussi insister sur le laxisme de certains moniteurs en terme de ciblage de formation.
Oui, les exercices de sauvetage sont utiles pour les plongeurs autonomes mais s’il faut sauver, c’est qu’il y a eu problème avant. Nous insistons sur ce point : une bonne formation sur la gestion générale de plongée est plus adaptée que de passer son temps à faire des yoyos.
Soyez donc attentif aux exercices de formations qu’on vous propose lorsque que vous signez pour un forfait.
==> Être autonome c’est faire en sorte de ne jamais avoir de problème, pas uniquement savoir les résoudre.


4.4- Un bon matériel de plongée

Dans la liste des consignes de sécurité, il faut aussi prendre un moment pour parler du matériel, car sans lui, pas moyen de descendre sous l’eau et en profiter. Chaque pièce de votre équipement est importante et nous allons revenir dessus. Un bon masque, c’est une bonne vision et cela vous permet de voir venir les problèmes avant qu’ils deviennent sérieux. Des bonnes palmes, c’est réduire sa charge de palmage et c’est aussi pouvoir avancer comme il faut, même dans le courant. Un bon détendeur, c’est assurer que votre respiration sera régulière et souple, mais aussi, c’est éviter qu’un essoufflement apparaisse trop vite. Une bouteille ajustée à votre profondeur et votre consommation, une 10litres, 12l, 15l pour vous permettre d’en profiter assez, et assurer ses paliers. Un bon gilet stabilisateur à votre taille, c’est une bonne flottabilité et un bon confort de nage, donc c’est limiter les efforts. Une ceinture de plomb équilibrée, c’est aussi limiter les problèmes de position sous l’eau. (Attention, les débutants ont souvent tendance à trop se lester : c’est une erreur. Privilégiez le poumon ballast sur le lestage, c’est un bon conseil !) Une bonne combinaison, c’est réduire les problèmes dus au froid, et donc, réduire les risques complémentaires d’essoufflement ou d’ADD. Un bon ordinateur de plongée, lisible et compréhensible par vous est vital pour la qualité de votre décompression. Vouloir acheter trop compliqué au début, c’est vous emmêler les pinceaux et compliquer vos prises de décisions sous l’eau Enfin, utiliser du matériel spécifique selon le type de plongée (parachute, tuba, couteau,..) Tout ceci peut être utile mais : ATTENTION, le matériel doit être adapté aux conditions de plongée. Nous voyons souvent des plongeurs arriver avec tout un arsenal qui limite leur aisance sous l’eau et immanquablement, limite les profondeurs et les durées de plongée.


4.5- Gérer son environnement

C’est une des parties les plus difficiles car elle requière de l’expérience. Prédire le courant, naviguer en eaux troubles, assurer une décompression dans la houle, tout cela demande une maîtrise physique de ses capacités et une maîtrise mentale.
Dans le doute, il vaut mieux partir encadré les premières plongées avant de se lancer dans l’autonomie sur un site complètement inconnu.

Les grandes lignes à prendre en compte lorsqu’on veut gérer l’environnement sont Évaluer le courant Connaître les prévisions météo (attention, dans certaines mers, les conditions peuvent changer en quelques minutes) Connaître la vie marine du lieu (coraux urticants, poissons à ne pas déranger, …) Connaître le relief du site et ses points de navigation. Avoir des sites de secours Être attentif les première minutes de plongée sur la qualité de votre évaluation (le courant est plus fort que prévu, le froid plus dur, la visibilité moins bonne, …)
Attention, chaque site a ses spécificités et il ne faut pas surestimer ses forces. Plonger en carrière n’est pas plus difficile que plonger en mer, et vice versa. Un plongeur peut parfaitement gérer la composante froid et visibilité et s’essouffler en surface dans une mer houleuse.
De même, un plongeur confirmé en mer chaude peut annuler sa plongée à cause du froid.
==> Notre conseil ici serait : RESTEZ HUMBLE !


4.6- Avoir du matériel de secours

Une des principales raison pour vouloir utiliser les services d’un club pro ou associatif, est qu’il y a du matériel de secours OBLIGATOIRE et entretenu (comme spécifié dans le code du sport). Il n’est pas toujours évident pour un privé de se procurer un bloc d’O2 et un BAVU. Cependant, il n’est pas difficile, si vous partez entre amis, d’avoir avec vous, des joints toriques de rechange, un détendeur en rab, un bloc de sécu, une trousse à pharmacie et un moyen de prévenir les secours. Malgré tout, il serait irresponsable de partir pour une plongée profonde et difficile sans oxygène. La plongée privée n’est pas interdite mais elle vous oblige à prendre vos propres responsabilités concernant les gens qui plongent avec vous.


4.7- Organiser sa plongée


4.7.1- Avant
Presque toute votre sécurité passe par ce moment. On ne fait pas un voyage de 900km en voiture sans prévoir et vérifier certaines choses. On ne part pas en montagne sans carte ni connaissance des chemins. De même, on ne part pas plonger sans avoir au préalable une réelle « Organisation de la plongée ».

Prévenir, c’est guérir !

Donc, comment s’organiser ? Décider de plonger (avec qui, où, quand, comment) Connaître d’avance le site si possible Vérifier la météo Avoir un site de secours au cas où les conditions ne seraient pas bonnes Vérifier tout son matériel et avoir de quoi assurer quelques réparations, comme des colliers, un embout buccal, des joints toriques, … Organiser votre site de mise à l’eau (plage, bateau, lac, …) avec le balisage nécessaire, un bloc de sécu, et une sécurité surface si besoin. Prévenir quelqu’un du programme prévu et avoir un plan d’urgence prêt (connaître au moins le numéro du caisson hyperbare le plus proche) Revoir les Règles de sécurité pour la plongée avec son binôme (consigne en cas de perte, panne d’air,…) et connaître autant que possible la Règlementation de la plongée (code du sport) Être en forme, hydraté et psychologiquement prêt Planifier les paramètres (temps, profondeur, paliers) Ne pas se mettre à l’eau sans s’être revérifié une dernière fois.
 
4.7.2- Pendant Suivez votre planning Soyez extrêmement attentif les premières minutes, le temps que votre organisme s’habitue au passage vie terrestre/vie sous-marine. La plupart des problèmes arrivent tôt ! Faites vos vérifications aussi souvent que nécessaire (C.O.D.E = Consommation, Orientation, Décompression, Equipier(s)) Respectez la vie marine Soyez soucieux des changements de condition (froid, courant, visibilité,…) Restez proches et regardez-vous souvent (attention aux photographes et vidéastes qui oublient souvent ce paramètre car trop concentrés sur le sujet à photographier ou à filmer) Votre ordinateur de plongée ne remplace pas votre cerveau : faites preuve de bon sens, il est parfois nécessaire de majorer vos paliers.
 
4.7.3- Après
Comme on sait que 85% des accidents de décompression arrivent dans l’heure qui suit la sortie de l’eau, restez calme et serein cette première heure. (Revoir les consignes ADD plus haut) Rincez votre matériel et rangez-le, un bon entretien assure la sécurité pour vos prochaines immersions Hydratez-vous de nouveau car le froid, l’air sec et la pression déshydratent Protégez-vous du froid ou du très chaud Notez vos paramètres ou donnez-les au directeur de plongée.

5- Qu’est-ce qu’un bon profil de plongée ?

Souvent mal géré, votre sécurité dépend aussi de votre profil de plongée. Normalement, les cours théoriques que vous avez reçu vous ont appris comment maîtriser ce paramètre mais revenons toutefois sur les points clés Descendez à la profondeur maximale en début de plongée sans forcément y aller trop vite bien sûr : pensez toujours à votre temps d’accoutumance Ne dépassez pas votre profondeur prévue et si possible, commencez votre remontée avant d’avoir des paliers affichés. La plongée peut se faire tout en remontant lentement (comme sur le profil idéal ci- dessous) : d’où l’intérêt de plonger avec un ordinateur. Même s’il est utile d’avoir un jeu de tables dans sa poche en cas de panne d’ordi, nos petites machines (ordis) sont devenues fiables tant qu’ils sont utilisés comme prévu par le mode d’emploi (qu’on conseille de lire bien sûr !) Les 10 derniers mètres doivent être lent (zone de décompression) Evitez les intervalles courts, la répétition de plongées profondes, et prenez au moins une journée de repos si vous plongez toute la semaine. Bien sûr, pas de profil inversé (même s’il existe des subtilités avec ce terme de « plongées inversées ». Gardez donc autant que possible des profondeurs décroissantes tout au long de la plongée et de la journée Connaître les protocoles d’urgences

Que faire si vous ratez un palier ou si vous remontez trop vite ? Ici, il est toujours utile d’avoir eu un cours sur les tables car c’est dans cette section qu’on apprend quoi faire. Pour résumer les Remontée trop rapide = ré-immersion à mi-profondeur dans les 3min pour faire un palier de 5min et compter tout le temps de plongée jusqu’à la fin de ce palier pour calculer sa décompression. Passer aux tables dans ce cas est une bonne idée Interruption de palier = redescendre dans les 3min au palier interrompu et le recommencer entièrement NOUVEAUTÉ : depuis peu, il est demandé d’évacuer vers le caisson en cas d’erreur de procédure, même sans symptôme apparent. Une mise sous Oxygène peut aussi s’avérer être une bonne décision en attendant que les services de secours vous indiquent quoi faire
exemple de bon profil de plongée

6- Pourquoi passer par un club de plongée sur place ?

Accident plongée Guadeloupe à Malendure : le club a prévenu les secours immédiatement
Au vue de cet article, il apparait évident que passer par un centre pro ou associatif réputé pour aller faire de belles explos reste le meilleur moyen d’assurer votre sécurité.

Pourquoi ?

Car : Nous connaissons les sites et les conditions météo Nous avons le matériel de secours ¸ Nous savons quoi faire en cas de problème Nous avons l’entraînement pour prendre en charge une urgence Et Nous mettons tout en œuvre pour que vous puissiez passer un SUPER MOMENT sous l’eau !

Relisez cet article tranquillement chez vous en le téléchargeant au format pdf (voir ci dessous)

dossier mai 2014.pdf  (44.75 Ko)


Annexe 1 : Les accidents de plongée en Guadeloupe : étude accidentologique

Reprise de l’intervention du Dr Henri Wind, responsable du caisson de Pointe à Pitre, à la conférence sur l'yperbare en Guadeloupe par Atlantis Formation (le diaporama est en téléchargement sur notre site)

Méthode : De janvier 2004 à décembre 2009, 74 plongeurs hospitalisés au SAU du CHRU de Pointe-à-Pitre pour une suspicion d’accidents de décompression, réorientés secondairement au caisson.

Analyse: moyenne annuelle de 12,3 accidents connus Incidence annuelle estimée 1 accident pour 6500 plongeurs.

En considérant que ces accidents sont souvent pris en charge très rapidement, et qu’il est rare que des séquelles subsistent, la plongée en Guadeloupe est aujourd’hui considérée comme une des activités les plus sûres dans le domaine sportif.

De même, la qualité des formations, et les compétences des moniteurs ont souvent permis de gérer les problèmes d’une manière très efficace.
 

Annexe 2 : Un directeur de club de plongée de Guadeloupe témoigne

Vincent Meurice
Je suis Vincent Meurice, directeur du centre de formation et de plongée, Atlantis Formation.
Dans notre club, nous sommes, et seront toujours attentif à la qualité de formation pour mieux vous sécuriser. La sécurité, pour notre centre de formation est un pilier de nos enseignements, les accidents de plongée bien trop souvent cachés par les clubs devraient être au contraire discutés pour  débriefing comme le ferait un chirurgien après un problème au bloc afin d'identifier ce qui ressort de la faute et de l'aléas et d'établir encore plus de procédures préventives pour limiter l'importance de cet aléas.

C'est pour cela qu'en toute transparence, nous mettrons à jour cet espace des accidents de plongée chez Atlantis Formation

Depuis 2012, nous avons eu affaire à 2 incidents, définis médicalement comme légers et sans séquelles.

Nous sommes assez fier de nos statistiques, car dans les 2 cas, les procédures étaient respectées et seule la fatigue et la déshydratation des plongeurs ont été incriminées.

Malgré ces bons résultats, Atlantis Formation a voulu partager son expérience, nous avons organisé avec le CHU et le Caisson de Pointe à Pitre, une grande conférence sur la sécurité en plongée et plus particulièrement les risque hyperbares ouvert à tout public (plongeurs, clubs, quidam) dont le résumé et une petite vidéo se trouvent « ICI », c'est grâce à une bonne expertise dans le domaine de la sécurité en plongée sous-marine que nous obtenons ces résultats qui nous poussent : A encore plus d'effort pour tendre vers le risque 0 A encore plus d'humilité et de travail de formation, pour faire perdurer ce résultat.
Atlantis Formation est un des clubs de plongée sous marine les plus sûrs de Guadeloupe et nous entendons le rester !
 

Conseils de lectures sur la sécurité en plongée sous-marine



Témoignages et informations sécurité en plongée sous-marine

Vous êtes un professionnel de la plongée sous-marine de Guadeloupe ou d'ailleurs, un plongeur débutant ou confirmé, un professionnel médical ou un acteur de la plongée et vous souhaitez partager votre savoir ou expérience sur la sécurité en plongée ou d'un accident, contactez nous pour ajout de votre intervention à forte valeur ajoutée à cet article dans l’intérêt de tous.

Toute intervention intéressante sera prise en compte, cet article n'est pas promotionnel ou commercial mais un article de fond pour tout plongeur sur la sécurité de cette activité.

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Grand jeu concours mai 2014 : une plongée gratuite à gagner en répondant à ces questions

Le gagnant du grand jeu concours de mai 2014 est Duchemin Didier.
Bravo à lui et à tout ceux qui ont participé.

Une nouvelle chance de gagner une plongée gratuite grâce au jeu concours plongée juin 2014

Vincent, gérant d' Atlantis Formation, Course Director PADI, MF2/BEES2 Instructeur Régional… En savoir plus sur cet auteur